vendredi 14 avril 2017

Echos du succès d'une magnifique exposition de Josiane Poquet à voir jusqu'au 23 avril à la salle communale de Planzolles.

                                             A boire des yeux



Josiane Poquet ne semble pas se délecter des hivers sans feuilles. En bonne jardinière, pour les premiers pas du printemps,  elle décline à satiété le vert illimité tout en se tenant à distance de son territoire. Ici, à Planzolles et alentour.  Conciliant ses songes et la réalité, elle sait que si la nature était une fleur, ce serait une pensée. Sa peinture qui relie les choses est intelligible à la vue sans être le moins du monde une simple transcription de la nature. Josiane Poquet demeure étonnamment en alerte ; elle est à l’écoute de toutes les communions de ce qui l’entoure. Poreuse, elle capte les signaux et les restitue en les illuminant sur sa palette. Ses gouaches effleurent le souffle de ses sentiers dans le bleuté du matin et dans la nuit qui tombe. Elle n’a de cesse de chercher et de trouver l’effacement en faisant en sorte qu’aucun lieu n’est laissé au vide. Son regard ne quitte pas les champs où s’épuise la lumière avec une enveloppe légère de l’horizon.  Elle nous appelle à lever la poussière pour faire reculer les murs du monde et respirer l’haleine des palpitations subtiles, intérieures et invisibles, car comme l’écrit René Char : « Du vide inguérissable surgit l’événement et son buvard magique ». Sur le buvard magique de Josiane Poquet,  des touches de peinture s’ébattent pour communiquer comme en musique un sentiment de plénitude. Devant ses gouaches, à l’image du poète, Fernando Pessoa : «  Un vent très léger passe/ Et s’en va, toujours très léger/ Et je ne sais ce que je pense/ Et je ne cherche pas à le savoir ». Rien ne sert de dévoiler l’éblouissement.  Boire des yeux ce que  peint Josiane Poquet vaut tous les discours.
                            Gilbert Auzias –Planzolles –Vendredi 7 Avril 2017-   




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